Pâle, amaigrie, je contemplais alors l'eau, trop claire, trop calme. Son reflet d'une jeune fille aux traits tirés, aux cernes; me renvoyait toute la peine que j'avais à la figure. Pourtant c'était tout ce que j'arrivais à ressentir. Tout ce que j'arrivais à réaliser, dans le moment présent. J'étais à la fois perdue et trop consciente de ce qui se passait. Ce que je voyais, je ne voulais vouloir le croire. J'aurais du le croire. Cette image d'une fille trop désespérée qui avait aussi désespérément besoin d'aide. Mais tout ce que je savais, tout ce que je voulais, c'est de continuer à aller mal. C'était comme si j'étais seule, là dans un océan de souvenirs, dépassés, reliés à un futur qui s'était détaché d'un wagon. Si j'essayais de me débattre, j'allais me noyer. Consumée par un feu destructeur, je ne voulais plus bouger. C'était tout. Tout ce qui, pour moi était évident. C'était bien trop tard pour essayer d'échapper à ce qui m'arrivait. Et tout ça, je dis bien tout ça, c'était à cause de lui. À cause de ce putain de coeur. De ces putain de sentiments. Mais par dessus tout, de ce putain de vide. Et enfin, à cause de ce putain d'homme. Il était parti, simplement, la cigarette à la main, comme on quitte une boutique. Pas d'aurevoirs. Rien. Le néant... Mon manque de réaction était toujours là. J'avais l'impression que tout s'était arrêté. Que tout était bloqué. Je n'arrivais pas à pleurer. Je ne voulais plus manger, plus boire, plus vivre. Et ce que je suis devenue, et bien... C'est ce que je resterai, comme je reste là, à contempler mon reflet dans l'eau glacée du lac, loin de là où il avait si souvent fumé, ri, pris ma main. Loin de ce que nous étions. Et dire que les gens pensent tous qu'ils ont un petit côté désespéré...
2 commentaires:
CE texte est magnifique!
au fait c'est julia :) je t'm ma loulou!
on voit tous tes seins mdr ^^
mais c'toi la plus blle bisouus x3
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